Le Ponton.

[La Cafette]

Maoh arriva sur le ponton qui offrait une superbe vue sur la plage et sur la mer qui miroitait sous le soleil de nacre. L'été qui arriverait après ce printemps serait certainement très chaud.
Le ventre bien au chaud remplit du lait mieillé, il marchait doucement, perdu dans ses pensées.

Et une seule revenait sans cesse... Quand la reverrait-il ?

(Hrp: alors je me lance pour vous tous, et j'espère que les posts foisonneront à nouveau.)

[mon appart]

A peine réveillé, Joba avait voulu se rendre à la mairie pour s'excuser. Mais au moment d'y rentrer, il avait eu un instant d'arrêt, puis avait passé son chemin...

Ses pas l'avaient mené jusqu'aux docks... Quelqu'un se trouvait déjà sur le ponton, mais il avança silencieusement, et vint s'asseoir à l'extrémité, les pieds balançant dans le vide...

Il laissait parfois échapper un murmure, et une personne attentive aurait pu entendre ces mots :

"Et pourtant...
Elle m’avait bien dit...
Mais c’est chaque fois pareil, je manque de courage...

Mais que dire ?
Que faire ?"

Maoh était totalement perdu dans ses pensées, se remémorant les lèvres douces, le pelage soyeux, la taille fine de la princesse des fées.
Que faisait-elle, où était-elle, à quoi pensait-elle à ce moment précis ?
Il senti pourtant la présence d'un autre. Les mois de pratique intensive de la danse lui avait apprit à reconnaitre les différents pas, même les plus étouffés.
Regardant au bout du ponton, il apperçu une forme indisctincte. Pourtant, à la taille, à la corpulance... Un woltarien, et plus un enfant.

S'approchant dicrêtement, de ce pas qui caractisait si bien les danseurs, il s'accroupit derrière lui.
Il murmura, sans pour autant cesser de penser à la princesse des fées, qui même lorsqu'elle n'était pas à ses côtés, répandait sa poudre d'or dans son coeur.

"Les Docks sont un bel endroit pour venir réfléchir n'est-ce pas ?
Perdu dans la contemplation de la mer scintillante...
Maoh Leeh, danseur et amoureux. Et vous ?"

Joba sursauta si fort qu'il en tomba dans l'eau... Il ne l'avait pas entendue venir, cette personne qui venait de chuchoter à son oreille...

Surnageant face au ponton où était resté Maoh Leeh, puisque ainsi il avait dit se nommer, il lâcha ces quelques mots :

"Joba Mira… laborantin, marié et même mouillé, maintenant.
Très bel endroit pour réfléchir, mais aussi pour se rafraîchir.
La mer semble moins belle de tout près…"

Tendant la main pour ramener Joba sur le ponton, Maoh rigolait doucement. Ce woltarien lui rappelait légèrement sa jumelle. Aussi maladroit et surprenable.

"Marié ?
Hmmm, je suis un futur divorcé, père de deux enfants alors, si je dois compléter.
Moins belle je ne pense guère, plus froide certainement...

Tirant en s'arquant sur ses jambes musclées par la danse, il sortit Joba de l'eau.

"Encore une chance qu'aujourd'hui il fasse doux."

Joba dégoulinait de partout dans ses vêtements mouillés.

"Il fait peut être doux, mais je ne comptais quand même pas me baigner aujourd'hui...

Futur divorcé ? Ça va si mal que ça ?"

Joba regardait Maoh d'un air mi-inquiet, mi-interrogatif.

"Aller mal est un doux euphémisme...
Disons que, je n'aime plus ma femme qui est trop absente à mon goût, que j'ai eu plein de liaisons adultères, et que j'ai enfin trouvé celle qui me comble. Et qui se révèle ne pas être ma femme.

J'attend donc l'indépendance de mes enfants.
Ma femme est d'accord... Nous redeviendrons amis, et mis à part que j'aime nos enfants, je ne pense pas que nous aurions dû changer cet état.
Enfin...

Assez parlé de moi. Alors le marié, on est père ou futur-père ?"

Le regard de Maoh s'était assombrit alors qu'il parlait de son mariage...
Il avait vécut trop de déceptions amoureuses pour rester serein... sauf quand la princesse des fées était près de lui.

Je suis désolé

Seulement futur père... Un oeuf qui devra encore être couvé une cinquantaines de jour.
Mais mon épouse et moi, nous nous y sommes mis trop tot. Et comme l'argent a parfois du mal à rentrer, j'ai repris récemment le chemin des écoliers, pour préparer une maîtrise en sciences. Je n'ai plus le temps de couver !

Joba regarda autour de lui, à la recherche de quelque chose...
Il indiqua du doigt une direction à Maoh

C'était à ce ponton là que j'avais pris l'habitude de venir pêcher, pour mon épouse qui cuisine. Mais ça fait bien longtemps que je n'ai plus su trouver ne fusse que 4 heures à consacrer à ce loisir...

Maoh éclata d'un rire franc et gai.

"Desolé ?
Mais pourquoi ? Tu n'es pas responsable des absences répétées de ma femme, ni de ses silences de plus d'un mois.

Puis... le bonheur m'a déjà ressourit."

Maoh pensa à sa Princesse des fées, si douce et belle...
Si mariée aussi... Peut-être... peut-être divorcerait-elle comme lui.

"Je vois. Mais c'est beau d'être père, crois-moi.
Puis, vous avez tout le temps, même si les temps à venir vont être un peu dur.
j'espère juste que vous resterez soudés, ta femme et toi.

Et bien... Je prépare actuellement ma maitrise de danse, m'occupe de mes enfants, m'occupe de mes amis, travaille. Enfin j'avoue ne plus beaucoup dormir....
Enfin, je passe la seccion du 21 pour devenir danseur étoile... On verra ce que cela donne."

"aaa... AAh... AAAAAAAATCHOUM !

Excusez-moi, mais c'est l'eau.
Dommage que les tenues ne sêchent pas toutes seules..."

Maoh lui tendit un mouchoir en souriant.
Décidement, ce woltarien l'amusait. Peut-être cette nature franche qui devenait si rare à trouver malgré ses amis.

"Des tenues qui s'autosèchent. Voilà une excellente idée, peut-être en parlerais-je à ma jumelle... Elle est chercheuse..."

Maoh regarda le ciel qui s'était assombrit. Tendant sa main à Joba, il lui fit un sourire.

"Et bien Joba, j'espère que vous m'excuserez. Mes enfants doivent attendre leur histoire à présent. Et je dois m'excercer pour mon futur examen.
J'espère avoir le privilège de vous revoir bientôt."

[Maison de Maoh: Hatsukoi]

Joba regarda Maoh s'en aller. Qu'il n'ait pas été là lui aurait permis de ne pas être trempé comme il l’était, mais pourtant, il n’y avait rien à changer dans ce moment. Sa présence lui avait refroidit le corps mais réchauffé le cœur.

Et c’est bien après qu’il soit parti qu’il murmura :

Moi aussi. Au revoir...

Il resta encore un instant sur le ponton, puis un petit vent le faisant frissonner, rentra chez lui.

[Appartement de Joba Mira : Belles étoiles]