Par une heure de bousculade

[ La cour d'entrée ]

Elle ouvrit la porte à la volée puis s'exclama, bien différente pour une fois de son attitude calme et posée :

Nous sommes majeurs !
Tous ensemble !

Très souriante elle alla vers Katell pour l'embrasser, puis vers Kahili...
...Et se rembrunit en constatant la couleur de sa petite soeur, et surtout le fait qu'elle se tenait les tempes à deux pattes, dans l'espoir de contenir une migraine galopante.
Très fine, elle posa ses affaires sur une table et prit Kahili à part, en la soutenant un brin, puis lui dit :

Ne me dis pas que tu as bu de l'alcool...
Sais-tu que Maman va te pulvériser si elle vient à l'improviste ?
De plus, elle fait les courses au bazar en ce moment, et ce n'est pas bien loin...
"Ay, mi cabezaaaa"
Bien, j'ai une idée...
Katell, veux-tu bien emmener ta jumelle au fond de la salle ?
Je reviens...

Laissant Kahili aux soins de sa soeur elle part en courant vraiment cette fois.

[Paz del Caribé]

[la cour d'entrée]

La porte s'ouvrit avec fracas suite au violent coup de pied que Lestat venait d'y balancer rageusement.

Il entra de deux pas et réalisant soudain qu'un lourd silence règnait dans la cafette si animée lors de son départ, il s'arrêta net pour en comprendre la cause. Ce qu'il vit ne contribua pas à améliorer son humeur...

Même posture pour Samaël et Kahili, tête entre les mains, Katell penchée avec solicitude sur sa soeur... Pas besoin d'être grand prêtre de Pala pour comprendre ce qui s'était passé en son absence...

Nom d'un Pala-Dieu !
Mais v'z'êtes pas possibles !
J'y crois pas là !
Vous êtes... bourrés ?
Et m'avez même pas attendu en plus !
Z'êtes chiés, là !

S'installant au bar, il commanda au barman d'un geste impérieux :

Vodkra pour moi, b'soin d'me calmer les nerfs.
'tin de journée !!

[La cour d'entrée]

Teia avait flâné sur la route, devant les magasins, devant tant de choses qu'elle ne pouvait s'offrir, du moins pas encore...

Elle arriva à la cafette peu après Lestat, elle aussi inquiète au départ du silence terrible qui plânait.

Hey, y s'passe quoi ? Y'a un mort ou quoi ?

Elle vit Samael rouge (ça change de l'ordinaire), la tête dans ses mains, Kahili dans une situation identique, et deux verres vides.
Elle s'approcha de Sam, prit son verre qu'elle renifla suspicieusement, et partit d'un énorme éclat de rire.
Alors que son frère lui fit un signe de la main pour qu'elle baisse le volume de sa voix, elle reprit de plus belle :

Hey gars, fallait pas vouloir t'la péter d'vant les donzelles ! Assume !

Elle aperçut Lestat, lui jeta un clin d'oeil, amusée de la situation. Elle s'approcha du comptoir, et commanda un tomatolait.
Les cuites de folie, très peu pour elle !

[Les serres]

Sélène sur les talons, elle jeta un oeil amusé à la scène qui se déroulait sous ses yeux : Kahili et Samael l'air plus que malade, les yeux couleur tomate flambée, Katell inquiète, Lestat renfrogné et une jeune fille inconnue l'air ironique...
En réprimant un sourire, elle demanda au garçon deux verres vides, y versa deux bonne rasades du flacon de Wulcopsan tiré de son sac.
En posant un devant Samael elle lui dit d'une voix calme mais ferme :

Bois ceci, jeune homme...
Dans 5 minutes il n'y paraitra plus, mais je crois que tu n'as certainement pas l'âge pour ce genre de... plaisir.
Cela dit, ce ne sont absolument pas mes affaires.
Je tiens simplement à ce que le serveur ne s'aperçoive pas de ton état.
Tu risquerais de ne plus pouvoir venir ici, et lui de perdre son travail...

* Samael, oui.
Callia m'a dit qu'elle lui a parlé des plantes particulières que j'aime à faire pousser au fond de mon jardin...
Il me parait assez audacieux, en vérité.
A voir...*

Se dirigeant vers Kahili, Sélène toujours collée à ses jupes et repoussant doucement Katell avec un sourire engageant, elle fit boire sa nièce jusqu'à la dernière goutte, maternelle comme autrefois :

Ma querida, voyons.
Tu n'est pas idiote, pourtant.
Que t-est-il passé par la tête pour te mettre dans cet état ?
Tia, j'ai bu cul-sec, et maintenant j'ai la cabeza bobomala Ayayay...
Bien évidemment, querida.
Pourquoi boire d'un coup ce que tu aurais pu savourer longuement... ?
Voilà le résultat.
Encore heureux que ta mère ne soit pas venue... encore.
Elle t'aurait bouclé pour le compte, et chez elle en plus...
Allons un moment avec ton frère, qui a sa tête des mauvais jours.

Entrainant à sa suite ses nièces, elle s'accouda près de Lestat, et cessant de se mordiller la lèvre inférieure pour contenir son rire, elle éclata franchement devant l'air boudeur de son neveu.

Mais, neveu adoré, que nous vaut cette mine ?
N'es-tu pas heureux, majeur et libre ?

En se tournant pour commander des boissons au serveur qui passait derrière elle (Vin doux de Begy et Soda-radis pour cette demoiselle qui en a assez pour l'instant), elle avisa Lilitu et l'engagea à venir les rejoindre d'un sourire.

[mon p’tit studio]

Gaïa avait marché à grand pas depuis chez elle en grommelant après ce lâcheur de Lestat.

*Non mais franchement, on avait prévu d’aller à la cafette, et lui, la seule chose intelligente qu’il trouve à faire, c’est de me planter devant chez moi.
Y va en entendre parler de l’ensorceleuse, ça se passera pas comme ça.
De toute façon, je suis majeure maintenant, j’ai besoin de personne pour aller à la cafette avec moi. Je suis plus un bébé non mais oh !
Y veut pas m’accompagner ? Et bah je me passerais de sa permission pour y aller*

Elle ouvrit doucement la porte de la cafette et fut TRES surprise d’y trouver Lestat engloutissant une vodkrabisse, vu qu’il lui avait bien fait comprendre qu’il voulait être seul.
Sa colère sourde se changea en une rage muette. Le pauvre allait être surpris par tornade qui allait lui tomber dessus s'il avait pas une bonne explication d’ici… trente secondes.
Elle s’avance à pas feutrés et, comme d’habitude, personne ne la remarqua.

*Dis donc, t’en consomme de l’alcool, t’as l’air d’avoir besoin de te détendre ? C’est raté, je déteste qu’on me pose un lapin après m’avoir invitée.*

Elle se placa doucement derrière lui et lui lanca de la voix la plus calme qu'elle avait en stock:

Salut, je vois que tu t’amuses bien, finalement, après m’avoir plantée devant chez moi, tu as changé d’avis et tu es allé à la cafette ?


Elle s’assit brutalement à coté de lui sans aucune gène et lui fit son plus beau sourire froid.
Glacial ! Inexpressif, polaire ! Boréal ! … On vois le genre ?

C’est simpa finalement, tu m’a invitée, lâchée, et maintenant, je m’invite.
Il y a une certaine logique, non ? Enfin bon, peut-être que je te dérange ? T’en as peut-être marre de me voir ?
Si c’est le cas dis le tout de suite, plutôt que de me faire croire que t’es mon ami et en fait, de me prendre pour un bouche-trous.
Je pense pas que t’es un s.a.f (sans amis fixe) mais c’est pas une raison pour balourder les gens comme ça.

Elle avait dit tout ça de la même voix, sans lever le ton, en le fixant froidement, et en faisant bien voir qu’elle s’en fichait comme de son premier sabre, même si c'était absolument faux.

(C’est que c’est une guerrière-ninja-samouraï-magicienne, les sabres japonais, elle les collectionne, alors son premier sabre d’entraînement… Pfiou !! )

Intérieurement, elle était très déçue que ça se finisse comme ça, elle l’aimait bien mais elle détestait ce genre de comportement. elle avait du mal à croire que tout ça n’était qu’une simple coïncidence ou d'un malentendu...

[La Plage ]

Appuyée nonchalamment sur le chambranle de la porte, derrière Lilitu toujours postée à l'entrée, elle avait suivi les derniers échanges sans rien dire, amusée par la demoiselle qui se confrontait à son frère.
Elle se redressa, fit une bourrade amicale accompagnée d'un clin d'oeil à Lilitu pour l'inciter à entrer puis alla tranquillement vers le bar et dit à Gaïa sans même la regarder alors que la jeune femme s'asseyait à une table vide :

T'aurais dû accepter le verre, ma grande.
Qui sait quand ça se reproduira, que le frangin te propose à boire...
Fais pas ta Mijau, c'est pas le seul lapin que t'auras dans ta life.

Un petit signe au serveur :

Une double et bien tassée pour moi, mon pote...
J'ai soif.
Tiens donc... Manque plus que M'man, P'pa et ma Jum' pour faire la totale famille.
Très drôle.

Elle leva sans pudeur son tee-shirt et exposa ainsi son ventre plat et musclé par des heures de danse aussi bien que par la pêche intensive (passez 8 heures à lever des filets et vous allez voir...).
D'un air dubitatif :

Ca donne du gras au bide de picoler ?
Première news du "Petit Sétia Crapouillé".

En rigolant doucement elle partit s'asseoir près de Sam, en posant ses pieds croisés sur le coin de la table...

Samael avait à peine eu le temps de reprendre sa couleur normale, de se redresser un tantinet, de remettre sa casquette là où elle était d'habitude et de remercier Caribé d'un signe de tête avant l'entrée de Gaïa... et ses tirades glaciales.

* Quelle meuf ! Elle a pas peur de Les, elle est ouf ! *

A la proposition de son poto pour un verre, il déclina.

Moi j'ai plus soif t'as vu. Comme ta pine-co. Mais elle ça lui f'rait pas d'mal de s'prendre un coup de vodkra, ça la décoincerait sûrement !

Il se pencha en avant pour rire un bon coup... Quelques effets restants de son rapide museau de bois, peut-être ?

Décidant que l'incident "mineur" était passé et qu'elle n'avait aucune raison de se plaindre, elle fini par rentrer dans la danse et interrogea, prenant un air naïf.

Lapin ? Quel lapin ? Il ne m'a pas posé de lapin, vu qu'il est là et moi aussi. Du coup, personne n'a posé de lapin à personne.
Je ne peux même pas dire que l'incident est clos comme y en a pas eu.

Elle jetta un petit coup d'oeil au ventre plat de cette woltarienne.

*Wow ! pensa t'elle, Il est encore plus musclé que le mien avec toutes ces heures d'entrainement. Va falloir que je révise mon programe.
Deux à quatres heures par jour, c'est pas suffisant apparament.*

Elle eu son petit sourire franc-mais-pas-trop, et remarqua soudainement qu'il y avait du monde autour d'elle. Elle reporta son attention sur Lestat sans le regarder.

*Tu te la joues cool-douce ? Pas de prob mon pote ! Je suis pas vraiment comme tu le pense.*

Puis, se retourna vers un woltarien au pelage vert l'air racaille-racaille.
et lança:

Puisque tu insistes...

Elle fit un signe au serveur et commanda:

Hep ! Toi là-bas ! Une vodkra et plus vite que ça !

Le serveur, qui avait bien vu son air faut-pas-m'chercher-sinon-ça-va-aller-mal-pour-toi-mon-pote... TRES mal... lui apporta bien vite son verre qu'elle vida d'un coup.
Elle fit un merveilleux sourire a toute l'assemblée et faillit éclater de rire.mais se retînt in-extremiste.

Satisfait ?

*Et ben voilà, c'est le bouquet...* pensa t'il lorsqu'il reçu le baiser sur le bout du museau. L'arrivée de sa mère venait de faire retomber son humeur qui avait à peine eu le temps de s'éclaircir.

Il pensait à partir, et un coup d'oeil à la pendule lui confirma qu'il en était plus que temps... Il avait un rencard. Un du genre qu'il ne raterait sous aucun prétexte. Cependant, il y avait des imprévus majeurs... D'abord Gaïa... Sûr que la demoiselle serait pas jouasse s'il la plantait sur place sans explications... Bon, pas qu'il lui devait des comptes mais quand même un minimum de respect. Il l'aimait bien cette fille... Même si elle était vraiment bizarre par moments.
puis il y avait ... sa môm... Là c'était une autre histoire....

Haussant les épaules, il posa sur le comptoir l'argent qu'il devait pour les verres puis se levant, expliqua à la cantonnade

Désolé de vous lâcher mais... Faut que j'vous laisse.
J'aimerais pas être en retard, je suis attendu quelque part...

Et m'man, va pas t'imaginer qu'tu m'fais fuir, hein... ajouta t'il en adressant à sa mère son habituel sourire ironique hérité de son père.

Un clin d'oeil à Caribé (qui devait certainement se douter de la teneur du rendez-vous), puis il se dirigea vers la porte, levant la main et saluant l'assemblée sans même se retourner.

Au contraire de Lestat, l'arrivée fracassante de Karukera finit par faire rire franchement Lilitu, déjà bien amusée par l'ambiance bon enfant qui régnait dans cette cafette bien animée.

Elle n'avait eu le temps de répondre à Caribé, mais que pouvait-elle bien répondre ? Oui elle aimerait avoir des woltarions vivants, amusants, sûrs d'eux... Peut-être pas autant d'enfants que son amie Karu, mais que les cris de joie et les rires emplissent sa maison bien vide.
Comme simple acquiescement elle adressa un clin d'oeil à son amie, puis se leva.

Malheureusement je dois laisser cette jeunesse et rentrer, j'ai encore tant à faire...

Elle prit ses affaires, et passant près de Karu lui fit un rapide bisou sur la joue.

Bonjour au-revoir Karu, je vous laisse en famille, ou presque !

Avant de sortir, elle se retourna, souriante, et lança à la petite assemblée :

A plus les jeunes !

[Présent Avenir]

Gaïa s'était mise à rêver en entendant le bruit des bouteilles s'entrechocant, si semblable à celui de sabres dansants, et virevoltants.
Se séparant et se retrouvant, s'aimant et se détestant.
Tout à coup, elle sursauta:
*mince ! Je n'ai fait qu'une heure d'entraînement aujourd'hui ! Faut pas que je prenne de retard sur mon programme !*

Elle regarda autour d'elle et fit enfin attention à ce qui se passait dans la cafette.
Une woltarienne faisant son entrée tonitruante, et Lestat, l'air très légèrement gêné (mais faut vraiment très bien regarder !) les quitant avec l'excuse la plus nulle qu'elle ai jamais entendue.
servez chaud !

*Bah ! pensant t'elle, il a dû leur reservir la même excuse quand il est allé a la mare.
Ils doivent avoir l'habitude !*

Elle regarda une fois de plus autour d'elle pour en être sure. Personne ne semblait s'en occuper. Mais elle ne pouvait pas rentrer chez elle maintenant, on penserait qu'elle le suivait comme un petit chien.

*Bah ! repensa t'elle (et oui, on peut se répéter même en pensée !)
Je n'ai qu'à attendre un peu, c'est pas la fin du monde !*

Elle caressa le petit couteau dissimulé dans sa ceinture.

*Mais il faut vraiment que je fasse attention a ne pas prendre de retard, je ne me le pardonnerais pas. Il faut que je fasse au moins 3 heures aujourd’hui, demains j’aurais pas trop le temps…*

Elle s’installa bien à son aise et remarqua à peine la sortie d’une woltarienne discrète qu’elle n'avait presque pas remarquée.

*Je vais me prendre quelques verres et sortir pour me trouver un endroit simpa pour l’entraînement. J’ai envie d’être en plein air aujourd’hui.*

Elle soupira et commanda un autre verre.

Samael avait entièrement repris ses esprits. Encore des adultes qui arrivent qui repartent.

* Savent pas se poser tranquille ces vieux, c'est un truc de guedin ! *

Enfin, lui allait partir aussi. Il n'attendait que le bon moment. Y'avait plein de choses à acheter (enfin, "acheter" pour Samael n'ayant pas la même signification que pour tout le monde), à préparer.

Hey les potos ! J'voudrais faire une bombe de teuf. Avec plein de euh...
* Mince l'autre elle a cru que j'bois pas... *
de zicmu, et tout c'qu'il faut pour faire la teuf quoi.

Il se leva, et fila un clin d'oeil à la jeune fille qui avait eu les échanges un peu houleux avec son poto Lestat.
Même toi tu peux v'nir, tant qu'tu fais pas d'grabuge t'as vu.

Et, profitant d'un moment où le serveur avait le dos tourné, il fila, en faisant attention à ce que la porte ne fasse pas de bruit, sans payer.

[Street Life]

Après s'être présentée à la mairie, Gella retourna vite vers le centre pour aller à son rendez-vous avec Gédé. Le malheureux devait l'attendre depuis un petit moment déjà.
Elle franchit la porte de la cafétéria qui était pleine.
Elle avisa Gédé, assis tout seul à une table, le regard perdu.

elle s'approcha de lui et lui fit un gros bisous sur la joue.
Bonjour, mon Gédé ! Je suis en retard !

Elle s'installa et regarda alors autour d'elle. Juste à la table la plus proche, se tenait un woltarien qu'elle avit déjà vu au palais.

Elle se tourna vers lui.
Bonjour. Excusez-moi si je vous dérange... Je suis Gella Trouille. Je suis greffière au palais et je suis sûre de vous avoir déjà rencontré.